La logistique : un secteur exemplaire et en progrès constants en France

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La logistique, vecteur d’échanges incontournable de la globalisation, est un enjeu stratégique pour toutes les entreprises, quelles qu’elles soient. Les usines de production, les plateformes de stockage et les centres de distribution étaient autrefois souvent mis en commun. Désormais, et cela va croissant, chaque activité est cloisonnée et traitée de manière spécifique. Et parfois, ces différents centres névralgiques sont éloignés les uns des autres alors qu’ils participent d’une même activité. D’où l’importance de plus en plus grande des infrastructures, des services et des procédés de transport des marchandises.

Au cœur de la concurrence des pays développés entre eux, se trouve donc aujourd’hui la logistique comme arme commerciale majeure. Dans ce domaine, la France est particulièrement bien dotée et très compétitive. Elle est en pointe sur le marché et les entreprises du secteur se développent intensément sur notre territoire. D’abord parce que sa position géographique centrale en Europe (450 millions de consommateurs) est un atout fort. Avec des interconnexions de transports riches, nombreuses, efficaces et encore peu saturées, un réseau structuré d’acteurs complémentaires et performants, un savoir-faire reconnu à l’échelle mondiale et ce, tout au long de la supply chain et à tous les niveaux de compétences.

Enfin, la France reste attractive en matière d’immobilier logistique, avec une offre importante, bon marché, moderne et aux dernières normes. Surtout, en matière de logistique, la France est l’un des pays qui se réforme le plus régulièrement. Et ça paye ! Non seulement en matière de compétitivité, mais aussi en matière d’attractivité pour les grands groupes et les entreprises à l’international.

En jetant un œil en arrière, on observe que la France a toujours été pionnière en matière de modernisation logistique. Dès la « révolution logistique » des années 1980 ! Quand la logistique est devenu non plus un « sous-secteur », une sorte d’annexe un peu poussiéreuse du transport de marchandises, mais un des domaines d’activités les plus porteurs en France, aussi bien en matière de croissance qu’en matière de création d’emplois. Il y a plusieurs décennies, la France a fait de sa logistique une technologie de pointe, avec une croissance à deux chiffres.

Aujourd’hui, les groupes français Géodis, FM Logistics, Stef, tout comme des géants étrangers installés sur notre territoire comme DHL, Kuehne&Nagel et beaucoup d’autres, représentent au total plus d’1 million et demi d’emplois dans la logistique en France, répartis quasiment à 50/50 entre le transport de marchandises et l’entreposage et la manutention. La France est l’un des pays européens qui compte le plus grand nombre de plateformes logistiques, souvent très performantes.

Si l’on regarde chaque secteur d’un peu plus près, là encore la France se positionne bien, partout ; un réseau ferroviaire et fluvial considéré comme performant par tous nos partenaires dans le monde ; le port du Havre sur le podium des dix ports européens les plus puissants ; et une troisième position parmi tous les pays membres de l’Union Européenne pour le transport routier international de marchandises. Pour le fret aérien, la France est également en 3e position derrière Berlin et Londres. Mais la prospective est encore plus réjouissante. Pour les projets à venir, notamment en ce qui concerne les investissements étrangers dans les secteurs de la logistique, de la distribution et du transport, la France arrive 3eme dans le classement mondial, juste après… les Etats-Unis et la Chine !

Et les futures créations d’emplois dans la logistique et le transport devraient booster de 26% la masse salariale en France. Particulièrement appréciées des investisseurs : les zones logistiques autour de Paris, Orly, Roissy et Rungis (plus de 90 000 emplois), la zone de Lille dans les hauts de France (plus de 30 000 emplois), et celle de Lyon (près de 25 000 emplois). Aujourd’hui, la zone logistique du Grand-Sud se développe et gagne en popularité.


Comment expliquer un tel succès français dans les secteurs du transport et de la logistique ?

D’abord, par la faiblesse des loyers pour les entrepôts : 53 euros le mètre carré par an à Paris, 50 euros le mètre carré par an à Lyon… contre 179 euros le mètre carré par an à Londres, 109 euros à Barcelone, 70 euros à Francfort, 63 euros à Rotterdam, 58 euros à Milan…

Ensuite, le Marché International de Rungis représente la plus grande plateforme agroalimentaire de la planète avec la présence permanente de plus de 1200 entreprise et de plus de 12 000 employés, pour un chiffre d’affaire qui approche les 8 millions d’euros annuels. Chaque année, les produits d’alimentation de 18 millions de consommateurs européens transitent par le MIN de Rungis. 26 000 véhicules de transport y transitent, chaque jour. 80% des marchandises transportées par fret aérien viennent de Rungis, à destination de l’Europe, la Chine ou la Russie !

Autre élément d’explication : les ports et les aéroports français. En 2008 en France, une grande réforme portuaire a favorisé le développement d’une logistique plus rationnelle, mieux organisée et plus efficace. Cela a permis de renforcer leur compétitivité en Europe avec un trafic de containeurs qui a été multiplié par 3. Le trafic annuel se situe entre 10 et 15 millions de conteneurs par an. Cette hausse de la productivité portuaire française, associée à la création d’emplois dans la filière portuaire, ont permis de créer environ 240 000 emplois induits tout au long de la chaine logistique.

Résultat : des ports là aussi attractifs pour les investisseurs français et étrangers. Ils bénéficient vertueusement de cette réorganisation efficace, avec une chaîne de commandement unique sur les terminaux de manutention, confiée à des opérateurs privés, mais aussi une gestion harmonieuse et rentable des infrastructures et une gouvernance des ports réactive, en lien actif avec les collectivités et autres partenaires sociaux et économiques. Enfin, les ports ont bénéficié du Grenelle de l’Environnement, qui a favorisé le développement du fret maritime.

Du côté des aéroports, la décentralisation, l’essor des compagnies low cost et la création de compagnies d’exploitation des aéroports ont largement amélioré la gouvernance et la compétitivité de nos structures aéroportuaires ces dernières décennies. Les plateformes d’Ile de France, désormais toutes gérées par ADP (Aéroports de Paris), les autres aéroports gérés par des Sociétés d’Exploitation Aéroportuaires, le transfert des plus petits aéroports (moins d’un million de passagers) aux régions et aux départements… Toutes ces réformes ont permis une montée en puissance du fret aérien français comme du transport de passagers. Le nombre de compagnies à bas coût a ainsi été multiplié par 3 tout comme le nombre de liaisons desservies, d’ailleurs.

Ainsi, par exemple, l’aéroport de Roissy, se paye une croissance annuelle de près de 5% par an depuis 20 ans. Il a également permis la création de plusieurs milliers d’emplois. Il se positionne désormais tout près du Top 10 dans le palmarès mondial du transport de marchandises par les airs.

Enfin, la libéralisation du fret ferroviaire a permis une nette augmentation du trafic et une modernisation du trafic. Aujourd’hui, en plus de la SNCF, on compte une dizaine d’entreprises ferroviaires. Cela a permis de faire passer la part du fret non routier à plus de 15% ; développer les autoroutes ferroviaires vers nos pays voisins et partenaires ; renforcer le transport combiné et le recours aux trains longs ; mettre en place un projet ambitieux de développement du fret ferroviaire à grande vitesse et d’autoroutes de la mer pour mieux desservir les ports maritimes. Axe fort des futurs chantiers, le Canal Seine Nord, très attendu, devrait relier le bassin parisien et les hauts-de-France ; une liaison Saône Moselle est aussi à l’étude.

Résultat : de grands investisseurs viennent s’installer en France pour profiter d’infrastructures de pointes et créer des emplois. Fedex, dont le plus grand hub au monde est à Roissy, a reconnu avoir longtemps hésité avec Londres et Berlin. Finalement, la France a gagné le marché grâce aux possibilités de plateformes multimodales dont la création est facilitée en France. Mais aussi par la position géostratégique de l’Hexagone, tant vers le continent qu’au niveau des ouvertures maritimes. Les atouts du site logistique de Roissy CDG, ont définitivement fait pencher la balance.

Enfin, Fedex a justifié son choix par la qualité de la main d’œuvre française. Nous citons : « la meilleure force de travail spécialisée à travers le monde ! »




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